Il est des personnes dont on ignore l'existence. Des gens qui œuvrent en toute discrétion. Ces vies passées dans l'absolue indifférence, et qui font souvent place à l'oubli pour l'éternité...
L'histoire d'Oliver W.Scott en est l'illustration...
Ne faisons plus comme si ces gens n'avaient jamais existé.
Brillant élève de la Faculté de Copenhague, de 1916 à 1921 où il côtoya Niels Bohr, Oliver W.Scott mit au point en fin de cursus universitaire une chambre protonique relié à un propulseur capable vous l’aurez compris hue égard e+ e- --> 2gamma , d’annihiler la matière.
Oliver W.Scott
Fort inspiré par cette découverte et conscient du pouvoir destructeur d’une telle arme, Oliver W.Scott décida de poursuivre ses recherches en Egypte, en plein désert ou seuls quelques bédouins intrigués étaient témoins de ces étranges lumières capables de rivaliser avec les crépuscules du Caire (oui, c’est beau mais c’est dangereux)…
Le 3 janvier 1929 à 9:22 précisément (une note sur son carnet personnel en témoigne) Oliver W.Scott observe depuis son laboratoire de campagne un changement de temps anormal dans le ciel jusqu’ici azur. De gros nuages (de type Bretons pour les amateurs de météo) apparaissent. Puis à 9 :27 toujours d’après le carnet de note personnel O.W.S entend un fracas extraOrdinaire. Ses notes sont alors un peu confuses pour l’époque, puisqu’il décrit ce qu’il voit comme un service à thé volant (sans la théière)…finissant sa phrase par un mot plus compréhensible… « Des soucoupes, en somme »…
Ces objets venus du ciel peu enclins au dialogue furent pour le moins surpris de trouver une réponse à leur démonstration de force. Et c’est à 9 :41 soit exactement 14 minutes après le fracas que le dernier envahisseur heurta le sol, se désintégrant (ou l’inverse)…
Oliver W.Scott
Evidemment les plus sceptiques douteront de la réalité de ce compte rendu…
C’est l’un des « désavantages » de la désintégration par accélération protonique de ne laisser de trace … C’est l’une des vertus de ces héros discrets que de se passer de gloire.
Emeraude, la diseuse de bonne Aventure me fit signe d’approcher.
Je m’exécutais et entrais timidement dans la roulotte ou elle trônait au fond, à la seule lueur d’une bougie déjà fort entamée.
« Veux-tu que je te lise l’avenir dans les lignes de la main ou dans le tarot ? »
Intrigué par mon avenir (qui ne le serait pas), je me laissais tenté par l’expérience des cartes, peu disposé à donner davantage de ma personne, ne fut-ce qu’une simple main (moite de surcroît)…
La Diseuse disposa sur la table les cartes que j’avais choisi et que je peinais désormais à voir dans cette obscurité… Elle semblait habitée, et inspirée par ce tirage aléatoire… Une lueur verte qui venait de l’œil droit d’Emeraude éblouissait la scène
« Ton avenir n’a pas de sens ».
Cette phrase, je l’avoue, me glaça le sang …
Émeraude ramassa d’un geste toutes les cartes et les plaça devant son œil droit…
« Je regardais ton avenir mais je ne voyais que ton passé. En me cachant l’œil du passé, j’y ai vu clair… C’est ainsi qu’il te faut faire et tout ira bien…».
A présent je comprenais que les artistes de ce cirque oublié, n’étaient pas les seuls perdus dans le temps. Je l’étais à ma manière. Un peu dans le passé (autant que ma friable mémoire me le permettait) et un peu dans l’avenir…
En oubliant le présent, j’en oubliais qui j’étais…
Je n’avais rien appris sur mon avenir mais j’y voyais plus clair que jamais… à la lanterne cristalline des yeux d’Emeraude.
Il existe un cirque oublié que personne ne connaît. Perdu dans le temps et dans les chemins de traverse, perdu… Ne me demandez pas comment, car eux même l’ignorent. Ce que je sais est ce que j’ai vu, un soir de pleine lune : Un Monsieur habillé tout de noir qui jouait de la trompette rythmé par le croassement d’un crapaud perché n’en croyant pas ses yeux (nous étions donc deux !), et sa belle qui semblait rêver à des numéros fantastiques …
Ne jugez point la taille de ce cirque à la taille de la roulotte car ce cirque est un cirque magique aux artistes extraOrdinaires …